Fabien Farnolle ,le dernier rempart de Clermont Foot est l’un des meilleurs footballeurs de la ligue 2 en France pour le compte de cette saison 2011-2012 qui s’achève bientôt.Cette semaine,le footballeur accordé une série d’interview certains medias et Benin Football n’a pas pu s’empêcher de les partager avec vous.Avant le choc face à Monaco vendredi soir, l’international béninois s’est confié à Sport24.com
Sport24.com : Fabien, le but encaissé dans les arrêts de jeu à Boulogne la semaine dernière est-il digéré (1-1) ?
Fabien Farnolle :
Il faut bien car on ne peut pas revenir sur le passé. En plus, malgré ce résultat, on reste dans la course. On n’a pas trop le temps de baisser la tête, de commencer à cogiter, à réfléchir, à chercher le pourquoi du comment. On est à un point du podium. On ne peut qu’y croire. Il faut penser au prochain match contre Monaco.
Ce n’est cependant pas la première fois que Clermont se fait rejoindre ou perd des matches en fin de match…
Quand on est sur le terrain on a tendance à croire que c’est un acharnement ou un truc de ce genre. Après, en prenant un peu de recul… A Boulogne, on a eu trop de manquements. Sur le but, on fait une faute de marquage. Et puis, à partir du moment où on défend, on est beaucoup plus vulnérables. On ne peut pas rester à défendre dix minutes sans prendre un but. Le plus dur, c’est de le prendre à la 94 e. On recule, on recule… J’ai la chance de faire de 3-4 arrêts, mais il y a un moment où à force de plier, ça finit par casser. Il y a vraiment un travail à faire. On devrait essayer de garder notre philosophie de début de match et de garder le ballon, créer du jeu.
Comment expliquez-vous le parcours compliqué de la deuxième partie de saison (seulement 4 victoires) alors que vous étiez leaders à la trêve ?
Les six premiers mois, on a mis la barre très haute dans nos performances. Malgré une équipe qui a été beaucoup changée l’été dernier, la mayonnaise a pris assez vite. Il y a eu aussi un peu réussite. Et puis, on a surpris. Je pense que c’est plus une fatigue mentale ajoutée à un peu de manque d’expérience sur les fins de matches, les absences de joueurs majeurs de l’équipe (Damien Perrinelle et Jean-François Rivière, blessés), qui se sont ressenties dans le vestiaire. On a un groupe qui est jeune. On vient de récupérer Eugène (Ekobo, 31 ans) depuis deux matches. Sinon, dans les titulaires, j’étais le plus vieux (il a 27 ans) avec Guillaume (Moullec, 31 ans). Sachant que je suis dans ma première saison pleine en professionnel. En plus, en étant gardien on est toujours un peu à part dans un match. Ce sont toutes ces petites choses qui nous ont desservis. Mais on n’est pas bête. On savait que l’on ne pourrait pas répéter notre première moitié de saison.
«Si les gens ne viennent pas nous voir quand on joue la montée, pourquoi viendraient-ils en Ligue 1 ?»
— Fabien Farnolle
Vendredi, c’est un gros rendez-vous qui vous attend face à Monaco et ses dix matches sans défaite (8 victoires, 2 nuls) ?
Franchement, tous les matches sont les mêmes. Après, peut-être que pour les médias c’est une affiche. Mais il nous reste 5 matches qui sont 5 finales. Si on veut aspirer à monter en Ligue 1, on doit prendre tous les matches de la même façon. Sans leur manquer de respect, Monaco c’est la même chose Boulogne.
On sait que faire venir du monde à Gabriel-Montpied est souvent difficile (Clermont possède la 17e affluence moyenne de Ligue 2). Espérez-vous pouvoir compter sur vos supporters pour ce match important ?
Bien sûr. A chaque fois que l’on reçoit, on a toujours envie que le public soit présent. Après, c’est Monaco donc peut-être que le public sera beaucoup plus présent que si c’était Arles.
Comment vivez-vous ce manque de soutien du public ?
Je ne suis pas dans la tête des gens. On peut se dire que les gens viendront si on monte en Ligue 1 mais ils pourraient aussi venir quand on joue la montée. S’ils ne viennent pas là, pourquoi viendraient-ils en Ligue 1 ? Le public, ça reste un plus mais moi personnellement qu’il y ait du monde ou pas, j’essaie d’être présent et de faire le meilleur match possible. A Clermont, il y a une concurrence avec le rugby, mais je trouve qu’elle est plus pour les gens que pour nous. Si l’ASM joue avant ou pendant le match, on sait que l’on aura moins de monde. Mais nous, quoi qu’il arrive, on reste dans notre bulle, surtout en ce moment.
Un mot sur votre saison, plutôt réussie jusqu’à présent…
Comme on dit, mon premier adversaire c’est moi donc je suis content de ce que je fais. Je me surprends de jour en jour parce que j’arrive de loin. J’aimerais être encore plus content parce que je trouve que ce n’est pas assez, mais le bilan je le ferai plutôt à la fin de la saison.
Quand vous dites que vous arrivez de loin, vous faites référence aux périodes de chômage que vous avez connues et à votre retour en DH, à Lormont, en 2007 ?
A un moment, j’ai vraiment douté de mes capacités. J’en avais ras le bol de tourner en rond. Alors j’ai préféré reprendre en DH, voir le monde amateur, jouer avec mes copains, retrouver cet amour du foot parce qu’à la base c’est une passion. Voir mes copains qui bossaient et qui avaient toujours la même envie, le sourire, à 19h00 pour s’entraîner. J’ai appris de ça. Et puis entendre les gens me dire que je n’avais rien à faire ici, que je ne devais pas baisser les bras car je méritais beaucoup mieux… C’est là que j’ai essayé de mettre un dernier coup de collier pour retenter ma chance. Je suis parti en National, à Libourne, où ça ne s’est pas très bien passé mais au moins, mon nom est revenu dans le circuit. Après, je suis reparti aux Girondins (où il a été formé), en tant que troisième gardien. Ils ont vu que j’avais pris de la maturité. Ils m’ont aidé. Et quand il a fallu aller à Clermont, ils ont su dire les bonnes choses pour que Clermont me prenne. Aujourd’hui, il y a une petite fierté d’avoir prouvé aux gens qui m’ont soutenu que je pouvais faire mon trou et aussi à ceux qui n’ont pas cru en moi qu’ils s’étaient trompés.
«J’ai appris l’efficacité aux côtés d’Ulrich Ramé et Cédric Carrasso»
— Fabien Farnolle
Qu’avez-vous appris aux côtés d’Ulrich Ramé et Cédric Carrasso à Bordeaux ?
J’ai appris que l’efficacité prime sur le beau geste ou la bonne technique. Quand un ballon arrivait, je me forçais à le bloquer, mais souvent, je le relâchais. Eux pensaient juste à repousser intelligemment le ballon hors du but pour éviter qu’un attaquant ne le reprenne. C’est vraiment sur ce genre de détails que j’ai appris.
Vos performances vous ont également ouvert les portes de la sélection béninoise. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Une fierté. Représenter son pays, entendre l’hymne national, savoir que l’on est suivi jusqu’au Bénin… C’est aussi une confirmation de mes performances. Ça me permet de passer un autre cap. Je viens d’avoir 27 ans et j’ai envie d’accélérer un tout petit peu. Sans me griller. Parce que, même si on m’a répété que 27 ans ce n’est pas vieux pour un gardien, j’ai tendance à croire que j’ai déjà mangé un peu trop la feuille.
Pour terminer, pouvez-vous nous donner des nouvelles de votre ami Marouane Chamakh, qui ne joue presque plus à Arsenal…
Sa situation est complexe. Devant, il y a quelqu’un qui est top (Robin Van Persie) et puis le schéma tactique ne comprend qu’un seul attaquant. C’est dur, mais je connais bien Marouane et je sais qu’il ne lâchera rien. Il va rester concentré et déterminé même si c’est une mauvaise passe. Par son envie, son abnégation, il a toujours eu ce qu’il voulait. Là, c’est un peu plus dur, mais je pense que ça va encore plus le blinder mentalement. Et je suis prêt à parier que dès l’année prochaine on réentendra parler de lui en bien.