Gernot Rohr, ancien joueur international allemand, s’est forgé une solide réputation en tant que sélectionneur sur le continent africain. Son parcours à la tête de plusieurs équipes nationales africaines offre un regard intéressant. Du Gabon au Bénin en passant par le Niger, le Burkina Faso et le Nigéria, son expérience est riche, avec des résultats variés. Décryptage de son bilan, basé sur des chiffres fournis par Wikipedia, dans chacune de ces sélections.
Gabon : des débuts prometteurs pour Gernot Rohr
Gernot Rohr débute véritablement son aventure africaine avec la sélection gabonaise entre 2010 et 2012. Durant son passage, il dirige les Panthères sur 13 matchs, pour un total de 6 victoires, 5 défaites et 2 matchs nuls.
Sous sa houlette, le Gabon affiche un visage conquérant, notamment lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2012, organisée conjointement par le Gabon et la Guinée équatoriale. Rohr mise sur une génération prometteuse menée par Pierre-Emerick Aubameyang. Les Panthères atteignent les quarts de finale, une performance saluée par les observateurs. Même si l’élimination contre le Mali (aux tirs au but) laisse des regrets, le bilan reste globalement positif. Il pose alors les bases d’une équipe compétitive, même si son passage s’achève sur fond de désaccords internes.
Niger : des résultats mitigés malgré un exploit
Entre 2012 et 2014, Gernot Rohr prend les commandes du Mena du Niger, un défi de taille pour une sélection encore en quête de repères. En 23 matchs dirigés, il obtient 4 victoires, 7 matchs nuls et 12 défaites.
Son plus grand fait d’armes reste la qualification pour la CAN 2013, une deuxième participation consécutive pour le Niger, ce qui constituait déjà un exploit pour cette nation à l’époque. Cependant, les résultats en compétition restent décevants : l’équipe est éliminée en phase de groupes. La faiblesse de l’effectif, le manque de profondeur du banc et la difficulté à imposer un style de jeu constant pèsent sur le bilan. Néanmoins, il est souvent reconnu pour avoir apporté une certaine rigueur tactique à une équipe en manque de structure.
Burkina Faso : une mission éclair
En 2015, Rohr tente l’aventure avec les Étalons du Burkina Faso, mais son passage est très court. En seulement 6 matchs à la tête de la sélection, il enregistre 2 victoires et 4 défaites, sans aucun match nul.
Ce passage express n’aura pas le temps de porter ses fruits. Les résultats peu convaincants et des tensions avec la fédération burkinabè conduisent à une séparation rapide. Ce fut une étape délicate dans la carrière de Rohr, marquée par une certaine instabilité.
Nigéria : un parcours solide et structuré

C’est avec les Super Eagles du Nigéria que Gernot Rohr va véritablement s’imposer comme un sélectionneur de référence en Afrique. De 2016 à 2021, il dirige la sélection nigériane sur 54 matchs, avec un bilan impressionnant : 27 victoires, 13 nuls et 14 défaites.
Il qualifie le Nigéria pour la Coupe du Monde 2018, après une campagne maîtrisée. Lors du tournoi en Russie, le Nigéria réalise une belle prestation, bien que l’équipe soit éliminée en phase de groupes après un dernier match serré contre l’Argentine.
Rohr réussit également à hisser son équipe sur le podium de la CAN 2019, en décrochant la 3e place. Il est apprécié pour sa capacité à intégrer les jeunes talents (Victor Osimhen, Wilfred Ndidi, Samuel Chukwueze…) tout en maintenant une stabilité dans le jeu. Malgré une fin de parcours marquée par des critiques sur le style jugé trop prudent, il reste l’un des sélectionneurs les plus constants du Nigéria ces dernières années.
Bénin : une nouvelle aventure en construction
Depuis 2023, Gernot Rohr est le sélectionneur des Guépards du Bénin. En 19 matchs, il enregistre 5 victoires, 8 matchs nuls et 6 défaites. Un bilan en demi-teinte, mais qui s’inscrit dans une logique de reconstruction.
Avec une nouvelle génération de joueurs et une ambition de qualification pour la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2026, Rohr tente de bâtir un groupe compétitif et discipliné. L’équipe montre parfois de belles choses, mais manque encore de constance, notamment dans les matchs décisifs. La tâche n’est pas simple, mais les bases sont posées pour une montée en puissance dans les mois à venir.