Cet article est réel et se déroule actuellement entre une autorité du club d’Anderlecht ,msr HERMIN VAN HOLSBEECK et un jeune joueur congolais.Cet article édifiera tous les jeunes joueurs et autres qui veulent a tout prix aller a l’extérieur sur les risques qu’ils courent.
L’article est écrit en trois volets,
Premier volet : Version de l’avocat du joueur
Vendredi 13 (!!!!), je reçois un courriel de la FIFA. La signataire, Christine Fariña, veut connaître mon adresse. Étonné, je l’appelle. Elle me dit qu’elle ne peut pas dévoiler au téléphone de quoi il s’agit. « Pourquoi? », je l’interroge. « Une affaire d’État? ». « Non, une affaire FIFA », elle me répond.
« L’affaire FIFA » arrive une semaine plus tard par DHL. Il s’agit d’une plainte déposée à la Commission de Discipline par le RSC Anderlecht. Voici l’en-tête de la FIFA :
‘Allégations du club belge Royal Sporting Club Anderlecht selon lesquelles M. Paulo Teixeira se manifesterait via le réseau social « Facebook » ou dans la presse par des propos injurieux et calomnieux à l’encontre du club belge RSC Anderlecht et particulièrement à l’égard de M.H. Van Holsbeeck son administrateur délégué ».
Van Holsbeeck, c’est l’auteur du désormais fameux fax daté du 5 août 2011 où, pour justifier le refus de son club de payer l’indemnité de formation requise par le club congolais Aigles Verts, il a écrit et signé ce qui suit :
“Selon le contrat dont question, Monsieur Kabananga Kalonji Junior devait percevoir un salaire mensuel (de base) de 250 FCA. (…) Il s’agit donc indubitablement d’un contrat professionnel (…)”
Rappelons que 250 CFA correspondent à 0,20 centime d’euros. Cet ‘administrateur délégué’ devrait plutôt s’en prendre a qui lui a fait signer une telle hérésie.
Premier constat : la force de frappe du RSCA. Sachez que la FIFA, c’est 3.000 plaintes par an, 500 fax entrant par jour, des juristes surchargés, qui vous disent au téléphone – quand on arrive à les avoir… – qu’ils n’ont ‘pas le temps’. Et ben, adressé au secrétaire-général Jérôme Valcke, le dossier du plaignant a survolé toute les Chambres dans l’espace de quelque semaines pour aller atterrir directement à la Commission de Discipline, tandis que le petit club africain, six mois (!!!) après l’introduction de sa plainte, n’a toujours pas obtenu le feu vert pour récupérer les 100.000 euros d’indemnité de formation dont il estime avoir droit.
La FIFA, au lieu de faire en sorte que les clubs respectent son règlement, en particulier l’art. 20, préfère chercher midi à 14 heures. Dans ce contexte, elle a décidé d’épauler la requête des Mauves et entamer « une procédure disciplinaire” contre moi et présentera l’affaire « à la Commission de Discipline lors de sa prochaine séance le 29 mai afin que celle-ci délibère sur d’éventuelles sanctions disciplinaires à prononcer à votre encontre ». Je suis curieux de voir ce qu’elle statuera sur les posts d’un journaliste diplômé.
Par savoir culturel, je sais qu’à Jerusalem il y a un Mur des Lamentations, réservé au juifs. Je suis étonné d’apprendre qu’il existe un aussi à Zurich, à la Glass House, siège de la FIFA, où le RSCA, au lieu de payer et clôturer l’affaire, est allé demander ‘justice et punition’. Van Holsbeeck est-il chrétien, protestant ou musulman?
La plainte, composée de presque 100 pages, ressemble plutôt à une salade niçoise qu’à un bon plat liégois de moules/frites. On en trouve de tout : le dossier Kabananga, l’affaire Mbemba et une curieuse association des frères ennemis : Standard de Liège (dossier Bokanga) + RSCA contre Teixeira. Vous avez dit impensable?
Ceci dit, cette ‘enquête’ tombe au bon moment. Je pourrai ainsi fournir à la FIFA le témoignage-audio du président d’un des clubs formateur de Mbemba, où il indique qu’un membre de sa propre Commission de Discipline, selon lui en ‘connexion directe’ avec le RSCA, a essayé de le convaincre à ‘accepter’ la date de 1994 comme ‘la bonne’ pour l’année de naissance du joueur, au lieu de 1988. On verra si la FIFA enquêtera.
Dernier constat : trois petits posts sur une page Facebook ont fait trembler le Goliah du Parc Astrid lequel, malgré la censure draconienne imposée aux journalistes belges, ne peut rien contre le contre-pouvoir qu’est devenu le web. Pour vous, cette dernière info, plutôt dramatique. Le 23 avril, à 22h43, je reçois un appel. Le messager ne peut pas être plus clair: “Laissez l’affaire Mbemba, votre vie est en danger”.
Deuxième volet : La FIFA s’y mele
Mon ami camerounais Claude m’appelle et me pose la question: “Alors, Paulo, tu as des nouvelles de Monsieur 250 francs CFA?”
« Attends, Claude, je vais te raconter la der du personnage. »
Évidemment, Claude veut savoir où j’en suit avec la plainte déposée à la FIFA par Herman Van Holsbeeck, l’administrateur délégué du RSC Anderlecht, pour ‘diffamation et ‘propos calomnieux’ envers sa personne.
C’est un dossier de (presque) 100 pages que la Commission de Discipline m’a renvoyé et qui ira en ‘jugement’ le 29 prochain. Il est signé par le plaignant lui même et par le cabinet d’avocat bruxellois Spreutels, étant donné que le ‘cerveau juridique’ du RSCA, Maître Laurent Denis, n’a pas mieux trouvé que de s’effacer, et je vous expliquerai bientôt pourquoi.
Il s’agit d’un document extraordinaire – par ses erreurs, ses omissions et ses mensonges. Et qui montre que l’administrateur délégué du RSCA se retrouve comme un boxeur qui a été touché au foi – complètement groggy.
Pour me contrer, Van Holsbeeck et son équipe de juristes n’ont pas mieux trouvés que de mentir à la FIFA et essayer de tromper l’Union Royale Belge des Sociétés de Football-Association (URBSFA). Et – remarquable – ils ont omis toute référence a ce fameux concept établi par fax le 5 août 2011 et désormais devenu universel: ‘Selon le contrat dont il est question, Monsieur KABANANG (sic) KALONJI JUNIOR devait percevoir un salaire mensuel de base de 250 CFA nonobstant des indemnités diverses et des primes de matchs’.
250 francs CFA, on le sait bien, c’est 20 centimes d’euro.
Van Holsbeeck a envoyé un premier courrier à la FIFA le 15 novembre dernier dans lequel, sans aucune pudeur, il écrit ceci: ‘Sauf erreur ou omission, à notre connaissance, aucune suite n’a été réservée à notre correspondance par le Sieur P.TEIXEIRA et par le CS AIGLES VERTS’.
Qu’a-t-il fait des trois courriers que je lui ai adressé par la suite – récipissés à l’appui – sur le fax du RSCA et que tout simplement il a dédaigné répondre? Vous allez voir que c’est le maillon faible – la secrétaire – qui va payer les pots cassés.
Interrogé par la FIFA par le biais de la URBSFA sur le contentieux de l’âge de Mbemba Chancel, HVH a expliqué le 27 mars dernier que le RSCA “s’est procuré” le document de licence FECOFA (en date du 12 janvier 2010), référence 25754, selon lequel Monsieur C. MBEMBA MANGULU serait né le 8 août 1988.
“S’EST PROCURÉ”?????
Pourquoi ne pas admettre qu’il l’a piqué sur le post de la page Training Compensation, cette page qui semble faire trembler même le Mannekken Pis?
Plus loin, Van Holsbeeck touche le ridicule:
“Pour votre parfaite information, le RSCA entend enfin préciser que (…) la photographie de Monsieur C. MBEMBA MANGULU sur le site officiel RSCA selon lequel il apparait avec le maillot du club a été réalisée suite à un entrainement auquel il a participé avec l’accord du staff technique…”
Il nous prend pour des cons celui-là.
Mbemba Chancel a vécu neuf mois au club et a participé a des matchs officiels avec les U-19 et U-21, il a même joué en équipe principale le 31 janvier 2012, avant d’être expédié au Congo aller simple.
D’ailleurs, la RFBF, interrogé a ce propos, a préféré rester muette. En effet, soit elle couvre son club affilié, soit elle est fortement impliquée dedans, puisqu’elle a toujours garanti qu’il n’y avait aucune trace de ce joueur dans son ‘système’.
Pour en finir, j’ai évidemment répondu à la FIFA, où les plaintes du RSCA sont arrivées au rythme frenétique du kwassa-kwassa: un post, une plainte, un post, une plainte, six fois. On sent dans les échanges et le langage utilisé le désespoir des acteurs du Parc Astrid, car des sponsors importants comme Adidas, par example, grincent les dents. Mais au lieu d’aller pleurnicher devant le Mur des Lamentations de Zurich, ils auraient mieux fait de demander une audience à Mark Zuckerberg, à Palo Alto, en Californie.
C’est bien lui le propriétaire de Facebook.
TROISIEME VOLET :Chancel Mbemba : « Ce n’était pas les bonnes dates de naissance »
Officiellement en « test » pendant plusieurs mois à Anderlecht, Mbemba a été renvoyé à Kinshasa début avril, avec la promesse d’un retour et d’un contrat professionnel. Le défenseur central ne digère pas, mais croit toujours à un retour en Belgique.
Comme indiqué sur cette licence que nous nous sommes procurés, Chancel Mbemba est bien né en 1988 et non en 1994. Cette histoire fait partie de notre enquête sur les liaison dangereuses entre la Belgique et le Congo, qui sera disponible la semaine prochaine dans Sharkfoot Edition Suisse n°8
« Je ne comprends pas. J’ai vu une photo de moi sur le site d’Anderlecht. J’ai appelé le président Max (Mokey) pour lui dire que ce n’était pas les bonnes dates de naissance (ndlr, Chancel est né en 1988 et non en 1994). J’en ai parlé à Fabio (ndlr, Baglio, son agent) ensuite. Je ne comprends pas… Je suis venu en mai 2011 en Belgique. J’ai fait tous les tests et j’attends le contrat professionnel en août (2012). Fabio m’a dit qu’il faut repartir en Afrique pour revenir à Anderlecht. En mai, président Max m’a dit que je rentrerai.
J’ai beaucoup souffert, ma famille est très pauvre. Je suis gentil avec tout le monde, mais je ne comprends pas. Je dois signer, il me faut de l’argent. J’ai 17 ans et je dois travailler. Grâce à Dieu, il y a eu des blessés et j’ai pu jouer avec Anderlecht (en M19 et M21). J’ai montré mes qualités. Le manager d’Anderlecht m’a dit que j’étais un bon joueur et que je signerai en août. Je gagne un salaire, j’ai un papier. J’étais inscrit comme un amateur en attendant mon contrat professionnel. On m’a dit que j’avais des problèmes de papier. Le président de la Grace (ndlr, un de ses clubs formateurs), Bernard Yuka, va me signer un papier pour confirmer les dates. Et je pourrai revenir. »
Chancel fait référence à un papier demandé par la FECOFA (fédération congolaise), stipulant que celui-ci est bien un joueur né en 1994. Or, même s’il semble totalement déboussolé, sans connaître sa véritable identité suite à différentes manoeuvres orchestrées par certains, son statut d’international M23 est ineffaçable à la CAF. Anderlecht qui « aurait eu des doutes sur l’âge du joueur » et qui lui a « généreusement » payé le billet essaye de calmer l’affaire en niant son implication. Pourtant, comment les Mauves peuvent-ils être dupés de la sorte, sachant que Mbemba fut convoqué contre le Maroc pour le match du 16 juillet dernier ? A noter également que celui-ci n’a jamais été affilié au club, même s’il a joué plusieurs matchs officiels en M19 et M21 (ce qui n’est pas illégal, contrairement au trafic d’âge). Une sombre histoire, que vous pouvez retrouver dans une enquête complète (4 pages) dans Sharkfoot Edition Suisse n°8, intitulée : « Quand le Congo sert de marchandise… »
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