Manœuvre de la FIFA :MBEMBAGATE – Yuka, le président-chauffeur qui a tout fait péter.

Le grand ami brésilien de beninfootball,celui qu’on ne présente plus désormais au Bénin,Paulo Teixeira,fait encore des révélations sur l’histoire qu’il convient d’appeler le MBEMBAGATE.Une affaire dans laquelle,on comprend le mode de fonctionnement sordide de la mafia FIFA.

Inutile d’aller par 4 chemins ou chercher midi a 14 heures: l’histoire de Mbemba Chancel ressemble à un coup monté qui a échoué.

Une opération de transfert dans le football répond à certains paramètres de base, à savoir: il y a un fournisseur, un intermédiaire et un récepteur. Dans le cas de Mbemba, nous sommes devant les éléments suivants: le fournisseur Max Mokey (président du club congolais MK Etanchéité), l’intermédiaire Fabio Baglio (l’agent porteur d’une licence illégale émise par la Fédération congolaise) et le récepteur Herman Van Holsbeeck (administrateur-délégué du club belge RSC Anderlecht). Les raisons pour procéder à un transfert sont, dans la plupart des cas, sportives, mais personne ne nous dira que les recruteurs du club du Parc Astrid ont vu en Mbemba le remplaçant de Vincent Kompany, ni qu’ils n’ont détecté l’anomalie de l’âge.

Donc, j’envisagerai une autre option: une opération pour gonfler une quelconque caisse noire.

Le problème pour ces gens-là, habitués à faire ce qu’ils veulent avec les joueurs évoluant au Congo, est qu’ils ont oublié de mettre au courant les clubs formateurs kinois.

Un an avant son arrivée au Parc Astrid pour une période d’essai, en 2011, Mbemba jouait au Congo avec une licence qui indiquait la date de naissance 1988, participait aux matchs de l’équipe des U-23 du Congo avec la date de 1991, alors qu’ il était en possession depuis 2010 d’un passeport avec la date de naissance 1994. On peut donc penser que le montage de l’opération venait de loin.

Quelques mois après que Mbemba a pris la direction de la Belgique, Bernard Yuka, président d’un des clubs formateurs, a eu l’idée de chercher de l’aide internationale. Il m’a fourni une des licences de Chancel et je lui ai indiqué que, vu l’âge du joueur (23 ans passés), il n’avait plus le droit a une indemnité de formation. Yuka m’a signalé que le joueur était parti avec la date ‘nonante quatre’ ce qui, à l’abri de la règlementation FIFA et du barème en cours, lui permettait théoriquement de reclamer les droits de formation.

L’affaire a été médiatisée et, suite au tam-tam sur les réseaux sociaux, je reçois un coup de fil du fournisseur Max Mokey, qui me propose un marché: ‘Je suis ami avec Fabio et Anderlecht et je peux t’aider a régler le problème des indemnités de formation de Kabananga, à condition que tu me laisses tranquille avec Mbemba ».

Au demeurant, Kabananga Junior est a l’origine d’un contentieux entre le RSC Anderlecht et le club congolais Aigles Verts, qui réclame auprès de la FIFA le paiement de 100’000 euros. Jusqu’à présent, les Mauves refusent catégoriquement de payer. Van Holsbeeck prétend que Kabananga, avec un salaire de 250 FCFA (20 centimes d’euros), était déjà ‘pro’ au Congo.

Mokey m’a donné rdv a Bruxelles mais ne s’est jamais présenté. Yuka, de son côté, commençait a subir la pression de la FECOFA qui, inexplicablement, s’était reliée derrière Mokey et insistait pour qu’il accepte la nouvelle date de naissance proposée. En mai dernier, témoignage-audio à l’appui, la FIFA a été alertée sur le trucage de l’âge du joueur.

La suite, nous la connaissons:  Anderlecht a renvoyé Mbemba au Congo en juin dernier et l’a réintégré en août le jour de son anniversaire, avec un contrat pro valable pour trois ans. Cela a été appuyé par une décision d’un juge kinois, qui a entériné la date de naissance 1994 officiellement.

Yuka, chauffeur de profession, s’est frotté les mains. Il pouvait maintenant obtenir une indemnité de formation pour les deux saisons que Mbemba a passé dans son club, d’une valeur de €120’000. Mais Mokey, représentant d’Anderlecht, ne lui a remis pour l’instant que €40’000, et €10’000 à l’autre club formateur, Mputu. Au final, l’addition que Van Holsbeeck présentera au patron Roger Vandenstock risque d’être plus salée que prévu – €240’000 pour six ans de formation. Et pour les dégâts d’image d’Anderlecht, n’en parlons pas.

Le problème Kabananga aurait mieux valu être régler simplement en temps voulu…

La FIFA, de son côté, a couvert Anderlecht au maximum de ce qu’elle pouvait. Coincée par l’investigation de la chaine CNN, huit mois après avoir reçu l’information, elle déclare avoir ouvert son « enquête ». Il vaudrait mieux rester vigilant. A transparence zéro, tolérance zéro.

                                                       Par Paulo Teixeira

 

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