
Être entraîneur de football professionnel, c’est bien plus qu’élaborer des tactiques et donner des consignes depuis le banc de touche. Un entraîneur de football est un meneur d’hommes, un pédagogue et un stratège qui gère une équipe au quotidien : préparation physique, plans de jeu, motivation, analyse de l’adversaire, gestion des individualités… et souvent, pression des résultats oblige, il est le premier à être critiqué quand l’équipe ne gagne pas.
Les entraîneurs les plus célèbres sont devenus de véritables légendes du football. On pense à Sir Alex Ferguson, icône de Manchester United, à Pep Guardiola, maître du jeu de position au FC Barcelone et aujourd’hui à Manchester City, à José Mourinho, le « Special One », ou encore à Zinédine Zidane, triple vainqueur de la Ligue des Champions avec le Real Madrid. Leur parcours inspire de nombreux passionnés qui rêvent, eux aussi, de prendre place sur le banc d’un grand club un jour. Mais comment y parvenir ?
Quelle formation pour devenir un entraîneur de football ?
Contrairement aux joueurs, qui misent avant tout sur leur talent physique, un entraîneur doit suivre une formation spécifique et gravir les échelons petit à petit.
En France comme en Europe, tout commence par l’obtention des diplômes fédéraux délivrés par les fédérations nationales (comme la FFF en France ou la FA en Angleterre). Le premier niveau est souvent le Certificat Fédéral de Football (CFF), accessible aux éducateurs encadrant des jeunes. Ensuite, pour entraîner en amateur ou en semi-professionnel, il faut obtenir le Brevet d’Entraîneur de Football (BEF).
Pour entraîner au plus haut niveau, un entraîneur doit décrocher le Brevet d’Entraîneur Professionnel de Football (BEPF) en France, ou son équivalent européen : la Licence UEFA Pro, qui est le plus haut grade. Ce diplôme est indispensable pour entraîner une équipe professionnelle en Ligue 1 ou Ligue 2, et dans toutes les grandes ligues européennes.
Ces formations exigent généralement plusieurs années de pratique comme éducateur ou adjoint, une réussite aux sélections (écrites, orales et pratiques) et une forte expérience de terrain. Beaucoup d’anciens joueurs profitent de leur carrière pour entamer cette reconversion : Zidane, Xavi ou Pirlo sont passés par là. Mais il n’est pas obligatoire d’avoir été joueur pro pour devenir entraîneur : José Mourinho et Arsène Wenger en sont de parfaits exemples.
Quel pays forme les meilleurs entraîneurs de football ?
Certains pays sont reconnus pour l’excellence de leur formation d’entraîneurs. L’Allemagne est une référence depuis la réforme de son football au début des années 2000. Des figures comme Jürgen Klopp, Thomas Tuchel ou Julian Nagelsmann en sont les ambassadeurs. La fédération allemande (DFB) mise sur la pédagogie, l’analyse vidéo et une approche scientifique du jeu.
L’Espagne est également réputée, notamment grâce à la philosophie de jeu inculquée à la Masia (centre de formation du FC Barcelone) et à la fédération espagnole. Les entraîneurs espagnols excellent dans le jeu de possession et la formation tactique.
L’Italie, patrie du « Catenaccio » mais aussi des écoles modernes comme celle de Coverciano, forme depuis toujours de grands stratèges : Arrigo Sacchi, Carlo Ancelotti, Antonio Conte… La licence UEFA Pro italienne est l’une des plus exigeantes.
Enfin, l’Angleterre et la France possèdent aussi des structures de formation performantes, avec des centres comme le Centre National du Football de Clairefontaine, qui accueille chaque année des promotions d’entraîneurs.
Combien gagne un entraîneur de football ?
La rémunération d’un entraîneur varie énormément selon le niveau et le prestige du club. En Ligue 1, un entraîneur gagne en moyenne entre 30 000 et 100 000 euros bruts par mois, mais cela peut grimper bien plus haut pour les meilleurs. À titre d’exemple, Didier Deschamps, sélectionneur de l’Équipe de France, touche environ 3 millions d’euros annuels.
Dans les grands clubs européens, les stars du banc comme Guardiola, Klopp ou Mourinho perçoivent des salaires qui dépassent les 15 millions d’euros par an, sans compter les primes de résultats et les revenus issus de contrats publicitaires.
En revanche, un entraîneur de club amateur ou de divisions inférieures touche un revenu bien plus modeste, souvent entre 1 500 et 3 000 euros par mois, complété parfois par une autre activité professionnelle.
Est-ce un métier d’avenir ?
Le métier d’entraîneur de football reste un rêve pour beaucoup, mais c’est aussi un milieu très exigeant et concurrentiel. Avec l’essor du football féminin, des académies privées et du football dans des régions en pleine expansion (Asie, États-Unis, Moyen-Orient), les opportunités se multiplient.
Le métier évolue également avec la technologie : data analystes, logiciels tactiques, suivi individuel… L’entraîneur moderne doit savoir s’adapter à de nouvelles méthodes, tout en gardant une qualité humaine forte : gérer un groupe de joueurs, motiver, protéger ses stars et encaisser la pression médiatique.
En résumé, devenir entraîneur de football professionnel est un parcours passionnant mais difficile, qui demande de la persévérance, de la curiosité et une envie constante de se former pour rester compétitif dans un environnement où seuls les meilleurs survivent.